Nul ne serait surpris du constat que les questions identitaires liées à la langue au Canada ont été étudiées à plusieurs reprises. En histoire franco-ontarienne, Gratien Allaire et Gaétan Gervais soulignent la profondeur de la rupture du Canada français, tandis que Michel Bock, François-Olivier Dorais, Serge Dupuis et Serge Miville soulignent plutôt un démantèlement progressif de ce projet de société entre les années 1950 et 1990. Le sociologue Joseph Yvon Thériault remarque, pour cette période, le recul de l’ambition des francophones hors Québec pour privilégier une réalité « nationalitaire », parfois plus près de l’intention collective d’un groupe ethnique que celle d’un groupe national. Roger Bernard (Bernard, 1994) et Monica Heller (Heller, 1994) ont plutôt souligné l’intégration des jeunes à une identité bilingue, fragmentée et hybride.